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Le Grand déplacement : mission spatiale ratée

Le Grand Déplacement, de Jean-Pascal Zadi
© Mika Cotellon

Le titre, joliment subversif, est prometteur. Le concept l'est tout autant : l'idée d'une mission spatiale panafricaine, qui envoie depuis la Côte d'Ivoire une poignée d'astronautes en quête d'une planète habitable, au nez et à la barbe des Américains de la NASA, est savoureuse, et fait un peu rêver.


Malheureusement, Le Grand déplacement n'y croit pas, ou en tout cas n'arrive pas à nous y faire croire. Comme dans la plupart des comédies de science-fiction, la science-fiction ne convainc guère. Même si les effets spéciaux sont relativement corrects, il se dégage de l'ensemble quelque chose d'immensément artificiel, tant dans les décors que dans l'écriture et le jeu. Tout le monde fait semblant, sans conviction, et le film ne semble pas déterminé à aller au-delà de sa forme ultra-générique.

Le Grand déplacement, de Jean-Pascal Zadi

Ce ne serait guère un problème si Le Grand déplacement était drôle. Mais le film est curieusement navrant à ce niveau-là. Réalisateur et acteur principal, Jean-Pascal Zadi (à qui l'on doit pourtant le pinçant Tout simplement noir) ne parvient pas à nous faire rire avec son personnage sexiste, homophobe et islamophobe. Son humour est trop lourd pour qu'on rit avec lui, mais le film ne trouve jamais la bonne distance pour qu'on se rit de lui. Au final, nous sommes comme ses collègues astronautes : coincés à ses côtés, sans d'autres choix que de subir ses blagues et remarques rétrogrades. On sauvera deux éléments de cette mission spatiale ratée : le robot beaucoup trop franc auquel Eric Judor prête sa voix, et le personnage de Reda Kateb, cherchant désespérément la direction de la Mecque pour prier dans un vaisseau déboussolé.


Réalisé par Jean-Pascal Zadi (France/Belgique, 83 minutes) avec Jean-Pascal Zadi, Reda Kateb, Lous and the Yakuza, Fadily Camara. 


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