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Stephen King : l’enfance au cinéma

Laura Hoebeke

De Carrie au bal du diable à Ça en passant par les Démons du maïs, l’enfance est un sujet récurrent dans l’univers de l’écrivain américain Stephen King. Au travers d'adaptations de ses œuvres, retour sur un thème majeur que l’on retrouve également dans le Croque-mitaine, dont la sortie est prévue pour le 31 mai.


Stephen King rédigeant principalement dans le domaine horrifique, sous-genre littéraire, il a longtemps été rejeté par les critiques et universitaires. Pourtant, force est de constater qu’il a su sortir son épingle du jeu, puisque c’est désormais plus de cinquante romans et nouvelles rédigés par ses soins qui se sont vus adaptés en long-métrage. Parmi une série d’ingrédients aboutissant sur des recettes lucratives, concentrons-nous sur un thème phare : l’enfance.


Ça restera probablement l’exemple horrifique par excellence, puisqu’il s’agit d’une créature émergeant des égouts revenant tous les 27 ans pour se nourrir des terreurs des enfants. Sans nous donner l’impression de revivre une histoire tout droit sortie de Chair de poule et loin du gore ou du sordide des films d’horreur comme Saw ou REC, le scénario inspiré du roman de Stephen King et les images du réalisateur Andrés Muschietti nous plongent dans un univers que l’on connaît tous : les cauchemars. Dans le premier volet, l’enfant est mis au centre de l’histoire, avec Georgie Denbrough, sept ans, disparaissant à l’été 1988. L’été suivant, Bill et ses amis, formant le “Club des ratés”, enquêtent. Dans le second volet, nous retrouvons les mêmes protagonistes, cette fois 27 ans plus tard.

© Warner Bros Pictures

Il arrive cependant que l’enfant passe en personnage secondaire. Rappelons-nous le populaire Shining, où Jack Torrance, écrivain souffrant du syndrome de la page blanche, est engagé pour garder un hôtel vide du Colorado en plein hiver. Alors que Jack est le personnage principal, Danny, son fils, joue très vite un rôle-clé dans l’histoire. Celui-ci subit rapidement des visions terrifiantes des événements tragiques s’étant déroulés dans cet hôtel. Mais il préfère se taire, terrifié par son père. Il n’en reste pas moins que Danny permet d’éclairer quelque peu le spectateur sur le mystère du Shining ! Dans Les démons du Maïs, en revanche, les rôles s’inversent à nouveau : à Gatlin, les enfants tuent tout habitant de plus de 19 ans, à cause d’une secte au culte religieux dédiée à une divinité du maïs. Alors que le film propose une scène d’ouverture classique typique d’un film d’horreur, l’idée des enfants psychotiques permet aux Démons du Maïs d’offrir un aspect nouveau au genre.

© Warner Bros Pictures

S'il y a un fil rouge dans les adaptations de Stephen King, c'est peut-être ces enfants sacrifiés par des parents destructeurs. Il en résulte alors des adolescents éprouvant des difficultés à s'intégrer. Carrie au bal du diable, toute première adaptation d’un roman de Stephen King au cinéma, en est le précurseur. Carrie White subit une mère maniaque extrémiste religieuse ayant des idées très arrêtées. Alors que Carrie est régulièrement punie de façon assez violente à la maison, elle est également le souffre-douleur de son lycée. Ses pouvoirs télékinésiques changeront la donne. Schéma plus ou moins similaire à ce qu’on retrouve dans Christine avec Arnie Cunningham, adolescent souffre-douleur de son lycée également. Une situation qui changera lorsqu’il se mettra au volant de Christine, une Plymouth Fury d’occasion animée par une vie et des pouvoirs surnaturels.


© United Artists

Le Croque-mitaine, adaptation d’une nouvelle tirée du recueil Danse macabre de Stephen King, suscitera-t-elle le même engouement que ses prédécesseures ? Elle semble en tout cas prometteuse. Sadie, adolescente, et Sawyer, sa sœur cadette, sont encore sous le choc du décès de leur mère, et sont rapidement la proie de la raison de leurs terreurs nocturnes : le croque-mitaine. De quoi réveiller nos cauchemars d’enfance.

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