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Photo du rédacteurQuentin Moyon

Critique de Back to Black

Cinquante nuances de noir

© KFD

Pas de suspense à la fin. Le 23 juillet 2011, Amy Winehouse meurt d’une overdose. Malgré les appels répétés à la laisser en paix, le septième art a pris la suite des paparazzis pour mettre en images la vie chaotique de la chanteuse de jazz : Amy de Asif Kapadia en 2015, Amy Intime de Marina Parker et Une vie en 10 photos - Amy Winehouse en 2021. Et maintenant Back to Black


Gloire. Puis déchéance. À première vue, rien de bien original dans la manière de construire la narration de ce biopic. On se retrouve face à une histoire romancée, à la logique scénaristique éculée, loin de l’existence décousue de la chanteuse. Cependant, le film se révèle à la longue plus subtil qu’il n’y paraît. D’abord grâce à la copie parfaite rendue par Marisa Abela dans le rôle d’Amy. Drapée des attributs sixties de la chanteuse et faisant sienne ses mimiques, l’actrice de 27 ans fait fi des critiques à l’égard de son manque de ressemblance avec l’artiste. D’une langue tranchante, pleine de la ferveur de l’accent Cockney, elle est solaire. Troublante et troublée, mais solaire. 


Par la mise en scène ensuite, toute en nuances proposée par la réalisatrice Sam Taylor-Johnson. Le langage filmique se fait riche en significations qui, sans être révolutionnaires, sont justes : le flou et le cadrage de biais pour signifier l’emprise ; les jeux avec la diégèse, la caméra du film devenant d’un coup celle d’un photographe pour annoncer le début du cauchemar et la bande sonore de Nick Cave se faisant remplacée par la voix chaude de l’actrice qui interprète elle-même les mélodies d’Amy.  


Malgré ces quelques atouts, les frissons ne sont pas là. On ne ressent pas l’urgence qui enserre la chanteuse, ni l'ambiguïté d’un père, Mitch Winehouse, pourtant loin d’un être exemplaire. On ressent pour autant le poids des hommes, de ses producteurs à son compagnon en passant par les paparazzis, qui tout au long de l’existence de cette reine de la soul auront participé à lui briser la sienne, d’âme. 



RÉALISÉ PAR : Sam Taylor-Johnson

AVEC : Marisa Abela, Eddie Marsan, Jack O'Connell

PAYS : ROYAUME-UNI

DURÉE : 118 MINUTES

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