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Critique de Crossing Istanbul, une constellation de portraits

Photo du rédacteur: Elli MastorouElli Mastorou
Crossing Istanbul
© Imagine Film Distribution

Crossing Istanbul invite au voyage dès ses premières images. Nous sommes sur les bords de la mer Noire, avec les mouettes et le clapotis des vagues sur la plage. C’est là, dans la station balnéaire de Batoumi en Géorgie, que vit Lia, professeure retraitée. Le pas rapide et le regard déterminé, elle scrute le rivage à la recherche de sa nièce Tekla, disparue il y a quelque temps. La soupçonnant d’être partie à Istanbul, Lia s’embarque sur un bateau jusqu’à la métropole turque, espérant retrouver sa trace. Elle aura comme compagnon de voyage inattendu Achi, jeune Géorgien grande gueule croisé sur la plage, qui décide de tenter sa chance en Turquie, fuyant la violence de son foyer. Le détonnant duo erre dans les rues sinueuses de la ville, jusqu’au quartier des prostituées, où vivent beaucoup de femmes transgenres. Les raisons de la fuite de Tekla commencent peu à peu à s’éclairer – tout comme la quête de Lia, rongée par le regret, pour la retrouver.


Au fur et à mesure que Crossing Istanbul avance, cette enquête sur une mystérieuse disparition apparaît comme un (joli) prétexte pour raconter des parcours croisés d’humains en perdition. À l’instar d’Evrim, avocate et militante trans, ou encore Nino et Giga, deux enfants des rues, dont les chemins vont rencontrer celui de Lia et Achi. Le film est une constellation de portraits, et Levan Akin filme ces oiseaux de passage déambulant dans la ville, souvent en plan large, parfois en hauteur, comme des fourmis fugaces perdues dans le dédale des rues. Crossing est en mouvement constant, jamais dans la contemplation ou la nostalgie : ses personnages avancent, résolument, même s’ils ne savent pas toujours où aller. Même quand ses protagonistes sont abrupts ou bourrus, une tendresse sous-tend les relations - car au fond, il est question ici de pardon et de réconciliation entre générations. Film de rencontres, de croisements, de traversée vers l’autre, Crossing Istanbul nous transporte, au sens propre comme au figuré. 



RÉALISÉ PAR : LEVAN AKIN

AVEC : MZIA ARABULI, LUCAS KANKAVA, DENIZ DUMANL

DURÉE : 106 MINUTES

PAYS : GÉORGIE, TURQUIE, FRANCE, DANEMARK, SUÈDE

SORTIE : LE 4 DÉCEMBRE


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