Drache continue. Corps couverts de tatouages. Musique new wave contre opéra. Vers de Baudelaire. Amour pur et intransigeant. Du ciel aux enfers, et de la tête au pied, The Crow semble avoir été conçu pour faire palpiter le cœur d'un·e adolescent·e un brin gothique et mal dans sa peau. Unissant maladroitement ses deux personnages principaux écorchés par la vie, cette nouvelle adaptation du roman graphique de James O'Barr distille sans ironie la passion maudite qui les unit. Une liaison qui, forcément, finit par s'écrire dans le sang et la vengeance : assassiné au côté de Shelly (FKA Twigs), Eric (Bill Skarsgård) se voit proposer de revenir à la vie pour s'attaquer aux coupables, et sauver l'âme de sa bien-aimée, quoi qu'il lui en coûte.
Une fois que le personnage s'abandonne complètement à sa destinée, maquillage et veste noirs à l'appui, le film peut enfin prendre son envol dans un final plutôt savoureux, pour peu qu'on apprécie la créativité de ses auteur·ices pour les mises à mort violentes. Ce dernier acte ne change cependant rien au sentiment général qui se dégage de The Crow 2024 : celui d'assister à un spectacle à la noirceur complètement artificielle. Troquant la crasse visuelle de l'adaptation d'Alex Proyas pour quelque chose de plus lisse et numérique, cette nouvelle version peine à faire son nid.
RÉALISÉ PAR : RUPERT SANDERS
AVEC : NAOMIE ACKIE, CHANNING TATUM, ADRIA ARJONA
PAYS : ÉTATS-UNIS
DURÉE : 111 MINUTES
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