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Nino : Une errance douce-amère

©Distri7
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Un vendredi, à Paris. Nino se rend à l’hôpital pour récupérer les résultats de ce qu’il pense être un banal examen médical. À la place, il apprend une nouvelle qui le foudroie : on lui a diagnostiqué un cancer de la gorge, et il est attendu lundi pour débuter un traitement. C’est ainsi, sans ambages ni fioritures, que s’ouvre ce premier long-métrage français signé par Pauline Loquès : avec une scène déconcertante et brutale comme la vie peut l’être parfois. Notre héros est tellement déboussolé qu’il en perd ses clefs. Sur l’air de mélodies pop-rock comme celles de Fontaines DC, Nino va alors entamer une errance urbaine de quatre jours. 


Du vendredi jusqu’au lundi, il traîne dans les rues de Paris, entre solitude et rencontres imprévues ou planifiées ; d’une visite chez sa mère (impériale Jeanne Balibar comme toujours), à une nuit chez une ex-camarade de lycée (la Belge Salomé Dewaels, vue dans Illusions Perdues), en passant par un bref échange avec un SDF excentrique (Mathieu Amalric qui passait par là)… jusqu’à l’anniversaire surprise prévu par son meilleur ami (William Lebghil). Car ce week-end-là, Nino fête ses 29 ans. C'est un adulte, mais dans son regard curieux et désemparé, on voit encore l’enfant qu’il a été. 


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Se glissant délicatement dans la peau de ce héros très discret, le Québécois Théodore Pellerin (Chien de garde, Boy Erased), avec sa silhouette longiligne, incarne Nino dans une performance bouleversante de fragilité. On sent à travers l’écran, avec sa mise en scène sensorielle et sa façon de lui coller à la peau, toute la bienveillance de la réalisatrice pour son personnage, et ceux qui vont l’accompagner dans cette (re)découverte de soi inattendue. Un parcours mélancolique et doux-amer - qu’on pourrait cependant qualifier aussi de tragi-comique, tant l’humour y surgit régulièrement, comme par effraction, au détour d’un malentendu, d’une phrase en apparence anodine, mais derrière laquelle on devine un travail sur les dialogues particulièrement soigné. Film de reconstruction face à la mort et l’incertitude de la vie, Nino raconte que les hommes ont peur parfois, eux aussi. Une histoire précieuse car banale, sur la vie, ses joies, ses pertes et ses fracas.



Réalisé par Pauline Loquès (France - 1h36) avec Théodore Pellerine, Salomé Dewaels, Jeanne Balibar

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