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Photo du rédacteurJulien Del Percio

Avant Emilia Pérez : trois films musicaux à (re)voir

Annette, Leos Carax (2021)

Annette, de Leos Carax
© September Film

C’est presque une certitude : sans Annette, pas d’Emilia Pérez. Triomphante ouverture du Festival de Cannes en 2021 et lauréat de cinq César, le premier film en langue anglaise de Leos Carax a connu une gestation laborieuse, preuve de la difficulté de monter des projets musicaux. À l’arrivée, Annette s’impose comme un opéra noir d’une singularité totale, véritable ouragan satirique et fantasque qui croque à pleines dents le cynisme du show-business. La musique du groupe Sparks - à l’origine du scénario - accompagne avec outrance et poésie la descente aux enfers du personnage d’Adam Driver, cristallisation ogresque d’une violence masculine qui dévore les femmes et exploite leur image. Un musical obsédant qui ne se fredonne jamais sans quelques frissons.


Ema, de Pablo Larraín (2020)

Ema, de Pablo Larrain
© Cinéart

Sorti en catimini en pleine pandémie mondiale, Ema n'a malheureusement pas connu la même reconnaissance que d’autres films de Pablo Larraín (Jackie, Spencer). Portrait abrasif d’une artiste en constante recherche d’elle-même, Ema frappe par son atmosphère électrique et pop, sa vision embrasée d’un espace urbain que l’on s’approprie par les pulsations des basses et le déhanchement des corps. Pas à proprement parler une “comédie musicale” mais clairement un film dont le tempo furieux fait corps avec le brasier intérieur de son héroïne.


West Side Story, de Steven Spielberg (2021)

West Side Story de Steven Spielberg
© 20th Century Studios

Il n’y avait décidément que Spielberg pour remettre au goût du jour une comédie musicale aussi culte que West Side Story. Conscient de l’efficacité totale du récit shakespearien, le réalisateur américain n’a pas bousculé les grandes lignes de la narration mais s’est échiné à ponctuer ses inclinaisons les plus politiques. Plus frontal dans son portrait de la fracture sociale, davantage explicite dans son sous-texte homosexuel, le film est une réactualisation pertinente du classique de Robert Wise, dynamisée par la réalisation à la fois enthousiaste et curieusement funèbre de Spielberg.

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