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Critique de Septembre sans attendre, la comédie romantique de dé-mariage

Photo du rédacteur: Quentin MoyonQuentin Moyon
Septembre sans attendre, de Jonas Trueba
© Vedette

Après Eva en août (2019) et Venez voir (2023), le cinéaste espagnol Jonás Trueba vient clôturer sa trilogie autour de l’été, des flâneries romantiques, de Madrid et de la philosophie avec Septembre sans attendre. Un point final automnal - puisque le film se finit le 22 septembre - crépusculaire mais lumineux, qui questionne l’amour conjugal. 


Dans ce nouveau film, Ale (Itsaso Arana) et Alex (Vito Sanz) - dont les prénoms diffèrent d’un x, symbole de convergence et de divergence - sont ensemble depuis 14 ans. Alors que l’été touche à sa fin, ils prennent la décision de mettre fin à leur vie commune, et de célébrer littéralement cette rupture par une fête. S’il peut arriver de voir quelques larmes perlées, Septembre sans attendre est une comédie. Le film multiplie les gimmicks de montage cocasses (split screen, fermeture à l’iris) et le comique de répétition. Le modèle se repète : annonce de la désunion à leurs proches, incompréhension de ces derniers, et on recommence. Une comédie pleine d’esprit, au travers de laquelle Jonás Trueba, amateur du travail du philosophe Stanley Cavell sur les comédies de remariage, va plus loin en inventant la comédie de démariage. S’il cite aussi avidement la Nouvelle Vague, la référence à Scènes de la vie conjugale d’Ingmar Bergman est prégnante, d’autant qu’à la manière du cinéaste suédois, Jonás Trueba injecte dans le film un peu de sa vie privée.

Septembre sans attendre, de Jonas Trueba
© Vedette

Le réalisateur espagnol et l’actrice Itsaso Arana - aussi co-scénariste du film aux côtés de Vito Sanz - en couple dans la vie, versent dans le méta. D’abord par le casting du père du réalisateur, Fernando Trueba, dans le rôle du père d’Ale qui dans la vie réelle comme dans la fiction, est à l’initiative du concept du film : « les couples devraient fêter les séparations plutôt que les unions ». Mais aussi et surtout par le biais du personnage d’Ale, réalisatrice d’un film semblable à celui que l’on est en train de voir et dans lequel joue Alex. Comme si leur histoire d’amour était finalement entre ses mains. Une idée ludique qui rend cette superbe comédie plus profonde mais aussi plus hermétique. 



Réalisé par Jonás Trueba (Espagne/France, 114 minutes) avec Itsaso Arana, Vito Sanz



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