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Critique de Sometimes I think about dying

Une ballade douce-amère

Taper “Sometimes I Think About Dying (parfois je pense à mourir) sur Google n’a rien d’anodin. Le premier lien renvoie directement vers différentes lignes d'assistance qui permettent de trouver du soutien quand on broie du noir. 


Dans le film du même nom de Rachel Lambert (adapté de la pièce de théâtre Killers de Kevin Armento), Fran, brillamment interprétée par une Daisy Ridley atone et toquée, s’imagine souvent morte. Dans les représentations qu’elle se fait de son corps sans vie, “tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. Si des cafards y cavalent, son cadavre intact est allongé dans une position suave, au centre d’un décor coloré et poétique. Une vision baudelairienne dérangeante mais très esthétique. 


À l’image de tout le film, d’ailleurs, qui n’accentue pas le morbide, bien au contraire. Ici, le rose marque la rétine et les chansons de Disney résonnent sur les tympans. Parce que Fran, si elle n’est pas à l’aise en société et se comporte de manière étrange, n’a pas véritablement envie de mourir. Seulement, c’est quelque chose qui occupe son esprit. Qui la fascine ? Du moins qui la fait sortir de la torpeur de son quotidien morne, répétitif, saturé par le banal avec lequel elle se sent constamment en rupture. 


Par l’usage du hors champ, du flou systématique de ce qui se passe autour de sa protagoniste, jusqu’à la rue penchée dans laquelle elle habite, la réalisatrice rend palpable cette absence de cadre dans sa vie. Que la découverte de l’amour ou du moins l’expérience de l'altérité seraient susceptible de faire disparaître.


Contrairement à ce que les recherches Google de son titre suggèrent, Sometimes I Think About Dying n’est pas déprimant. C’est une ballade douce-amère dans les méandres de notre rapport aux autres dans laquelle il est plutôt agréable de se laisser porter. 




RÉALISÉ PAR : RACHEL LAMBERT

AVEC : DAISY RIDLEY, DAVE MERHEJE, PARVESH CHEENA  

PAYS : ÉTATS-UNIS

SORTIE : 5 JUIN

DURÉE : 94 MINUTES



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