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La guerre des Rose : une joute verbale jubilatoire

Benedict Cumberbatch et Olivia Colman dans la guerre des Rose
© Disney

Rien ne peut venir à bout de l’amour, si ce n’est le temps et la vie. Dans La Guerre des Rose, seconde adaptation du roman éponyme de Warren Adler (1981), Olivia Colman et Benedict Cumberbatch succèdent à Michael Douglas – Kathleen Turner qui crevait déjà l’écran en 1989. Cette satire du couple bourgeois américain, signée ici par Jay Roach (Mon beau-père et moi) et écrite par le cynique et mordant Tony McNamara (Pauvres Créatures, The Great) n’a cependant plus rien à voir avec celle dépeinte par Danny DeVito. 


Ivy (Colman) et Théo (Cumberbatch) sont deux jeunes adultes brillants, l’une cheffe, l’autre architecte. De la fougue de leur première rencontre naît une union solide, une famille modèle. Jusqu’à ce que la dynamique du couple se renverse : la carrière d’Ivy explose, celle de Théo s’effondre. Alors que l’équilibre inversé semble atteint bon gré mal gré, les fissures apparaissent, jusqu’à l’auto-destruction. 


Amour, haine, ou les deux à la fois? Au terme de ces deux heures de punchlines tranchantes, il semble impossible tant pour la thérapeute – la géniale Belinda Bromilow (The Great) – que pour le spectateur de répondre à cette question qui parcourt cette Guerre des Rose de bout en bout. 


Olivia Colman dans la guerre des Rose
© Disney

D’un cynisme rare, le film oscille entre joutes verbales jubilatoires et instants de vie d’une froideur clinique. Un univers dans lequel évoluent le duo d’acteurs avec une facilité ahurissante, formant un couple magnétique magnifiquement tragique. Tant Colman que Cumberbatch livrent ici une prestation théâtrale si puissante que le film et ses seconds rôles – Andy Samberg, Kate McKinnon, Ncuti Gawa, pourtant de grands talents – peinent à se démarquer. Une faiblesse qui se révèle pleinement dans ce duo de préados complètement désincarnés, comme si l’attraction phénoménale du couple aspirait jusqu’à leur moelle scénaristique. 


Enfants prétextes, entourage effacé, cette Guerre des Rose est avant tout un face à face qui perd en force au fur et à mesure qu’il s’étire. Mais si on ressort du film avec le bourdon, c’est aussi avec le sentiment d’avoir assisté à l’une des grandes joutes de l’année, entre deux duellistes flamboyants.



Réalisé par Jay Roach, (États-Unis - 105 minutes), avec Olivia Colman, Benedict Cumberbatch, Andy Samberg


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