Miyazaki et l'esprit de la nature : un documentaire optimiste
- Laïss Barkouk
- 11 août
- 2 min de lecture

Ce documentaire, classique dans sa forme mais riche en contenu, passe en revue l'œuvre de Hayao Miyazaki à travers son regard unique sur le monde : un mélange de fascination et d’inquiétude face au chaos de son époque.
Des débuts discrets aux chefs-d'œuvre mondialement reconnus, Miyazaki s’est servi de l’animation pour donner vie à un imaginaire à la fois foisonnant et engagé. À travers des archives, des extraits de films et des témoignages de proches comme le producteur Toshio Suzuki, Miyazaki et l’esprit de la nature explore l’âme du maître des studios Ghibli.

Enfant timide, marqué par la guerre, c’est à 17 ans qu’il découvre Le Serpent blanc de Taiji Yabushita : une révélation. Le dessin devient alors pour lui un moyen d’exprimer ses rêves de nature luxuriante peuplée de créatures magiques et ses angoisses face à un monde en péril. Ce tiraillement entre ombre et lumière traverse toute son œuvre, avec en point d’orgue Princesse Mononoké (1997), qui impose enfin sa vision au monde entier.
Car sous ses univers féeriques, Miyazaki délivre un message politique fort : celui d’un rapport brisé entre l’homme et la nature que les croyances animistes convoquées dans ses films viennent réparer.

Ce que le documentaire de Léo Favier souligne, c’est le rapport qu’entretient Miyazaki avec l’enfance. Les regards innocents révèlent les esprits, les dieux, les forces invisibles que les adultes ne voient plus. A travers eux, Miyazaki nous invite à aller à la rencontre de l'inconnu, chose qu'il regrette de ne pas avoir fait dans son jeune âge. De Nausicaä de la Vallée du Vent (1984) à Le Garçon et le Héron (2023), c'est sur les nouvelles générations que le cinéaste japonais place ses espoirs d’un avenir plus radieux - comme un antidote aux menaces du présent.
S’il donne surtout envie de se repasser toute la filmographie de Miyazaki (voire de découvrir ses premiers films comme Le Château de Cagliostro - 1979), ce documentaire a aussi le mérite de rappeler le pouvoir immense de l’animation pour réenchanter le monde et créer de l’espoir.
Réalisé par Léo Favier (France, 82 minutes)