Trois films incontournables à voir au Sun Screens
- Emilie Hottart
- 1 août
- 4 min de lecture

Depuis quelques années déjà le cinéma Palace ouvre ses portes au public pendant l'été avec plus de quarante films inédits à l'affiche. Nous en avons sélectionné trois à voir (ou revoir) au Sun Screens cet été.
Parasite de Bong Joon Ho : un incontournable
Parasite introduit la famille Kim, une famille démunie déterminée à changer de vie qui est confrontée à une opportunité qu’ils ne laissent pas passer. C’est notamment grâce à leur fils ainé, Kiwoo, recommandé comme professeur d’anglais dans une famille richissime, la famille Park.
Le contraste est apparent, la famille Park habite dans une maison avec plusieurs étages mais la famille Kim, elle, se trouve dans un demi sous-sol qui reflète leur situation. D’un côté l’espoir d’appartenir un jour à cette classe abondante et de l’autre, l’infériorité par laquelle ils sont constamment nargués.
Le film est divisé en deux parties distinctes, la première pleine d’incertitude et la deuxième où l’on ne peut pas lâcher l’écran des yeux. Créant ainsi un film qui se renouvelle constamment et qui malgré sa longueur, ne lasse pas.
Cette intrigue est embellie par les personnages incarnés par des acteurs brillants. Aucuns rôles ne semblent se distinguer des autres, tous interprètent leurs personnages à la perfection.

Bong Joon Ho nous livre une merveille du cinéma où chaque choix artistique renforce la narration. C’est notamment par une multitude de symboles que le réalisateur nous fait comprendre ses intentions, ce que l’on retient surtout c’est l’ingéniosité derrière ce jeu d’hauteur, les “pauvres” se retrouvent souvent près du sol ou carrément au sous-sol alors que la famille Park est toujours surélevée en comparaison.
Parasite représenterait donc un miroir de la réalité qui retrace l’acharnement des “pauvres” pour sortir de cette pauvreté qui est représentée comme une maladie, un virus, un parasite. Bong Joon Ho interroge ainsi comment renverser cet écart et questionne la place de la violence dans cette initiative.
Le succès de ce film n’est pas surprenant, mais ce n’est pas dans ces images vibrantes de sens que l’on trouve la raison de ce succès mondial mais plutôt dans les thèmes que le réalisateur aborde et qui pose la question de la valeur humaine dans une société où elle est souvent dictée par l’argent.
Réalisé par Bong Joon Ho (Corée du sud, 2019), avec Choi Woo Shik, Song Kang Ho, Park Seo Dam, Lee Jung Eun
Vingt Dieux de Louise Courvoisier : un premier long-métrage poignant
Suite à un accident de voiture qui tue son père, Totone se retrouve du jour au lendemain orphelin avec la tutelle de sa petite sœur. Certes, Vingt dieux est l’histoire de Totone livré à lui-même alors qu’il n’a que tout juste 18 ans mais c’est surtout une histoire sur l’amitié, l’amour et la vie. Pourtant c’est avec légèreté que la réalisatrice nous présente ce film, qui même si rempli d’émotion, n’est jamais trop écrasant et nous fait même rire par moment.
C’est dans la région du Jura où se déroule le long-métrage, que la réalisatrice, Louise Courvoisier, a elle-même grandi. Elle nous offre alors un portrait authentique de la vie dans cette région qui lui tient tant à cœur et où l’on suit des personnages nuancés dans un récit vulnérable. La réalisatrice met un point d’honneur à nous présenter ce jeune garçon tel qu’il est sans jamais tomber dans un stéréotype exagéré. Une narrative renforcée par les acteurs non-professionnels présent sur le tournage qui démontrent une performance juste et tendre.

De nombreux thèmes sont abordés dans Vingt Dieux mais contre toute attente, le deuil n’est pas celui que l’on retient. C’est plutôt le thème de l’amour, qu’il soit platonique ou romantique, qui semble se démarquer. Les relations du jeune Totone sont toutes présentées avec pudeur, représentant une image proche de la réalité dépourvue de tout romantisme.
La réalisatrice nous offre un film d’une honnêteté sans limite qui coupe le souffle mais qui contre toute attente nous rempli d’espoir sur l’avenir.
Réalise par Louise Courvoisier (France, 2024), avec Clément Faveau, Maïwène Barthélémy, Luna Garret, Mathis Bernard
Wicked de Jon M. Chu : une adaptation féérique
Wicked retrace l’histoire d’Elphaba, une jeune fille qui n’a jamais été appréciée à sa juste valeur dû à sa peau verte et ses différences. C’est par un malencontreux accident qu’elle se retrouve face à Glinda, une élève qui ne rêve que d’une chose : avoir des pouvoirs magiques. Les deux jeunes filles vont alors se lier d’amitié malgré leurs différences et faire face au Magicien d’Oz, une rencontre qui marquera bien plus que leurs esprits.
Cette adaptation de la très populaire comédie musicale du même nom est pour le peu réussie et nous fait rêver avec des décors impressionnants. Le réalisateur, Jon M. Chu nous offre un film haut en couleur qui rentre parfaitement dans le genre comédie musicale auquel il se réfère.

Le succès du film s’explique notamment grâce aux personnages de Glinda et Elphaba et à la façon dont les deux actrices principales (Ariana Grande et Cynthia Erivo) incarnent à la perfection ces personnages emblématiques.
Malgré d’autres célébrités dans le film (Jonathan Bailey), Ariana Grande et Cynthia Erivo prennent le haut du podium et nous offrent une performance à couper le souffle. Ajouté à ça, la performance vocale des artistes et les scènes de danses qui nous emportent presque dans ce monde magique.
Avec le deuxième film dans les salles en fin d’année, il serait peut-être temps de plonger à nouveau dans cet univers fantastique qui divertira petits et grands et qui questionne ce qu’il faut sacrifier pour rester vrai à soi-même peu importe ce qui est raconté autour.
Réalisé par Jon M. Chu (États-Unis, 2024) avec Ariana Grande, Cynthia Erivo, Jonathan Bailey, Michelle Yeoh