Sorry Baby : une pépite authentique et inattendue
- Emilie Hottart
- 22 juil.
- 2 min de lecture

Comment aller mieux quand le monde s'effondre sous nos pieds? C’est la question à laquelle la réalisatrice et actrice principale Eva Victor répond dans son premier long-métrage semi-autobiographique Sorry Baby, où l’on suit le personnage d'Agnès après un événement traumatique. Elle tente de reprendre une vie normale mais ce bouleversement semble la retenir dans le passé alors que ces proches progressent dans la vie, à l'image de son amie la plus chère, Lydie, interprétée par Naomi Ackie (Mickey 17 et Blink Twice). C’est avec beaucoup de douceur et de maturité que la réalisatrice retrace l’évolution de cette amitié où les deux femmes, malgré leurs vies très différentes, ne se perdent pas de vue et se soutiennent mutuellement.

Pourtant dès qu’Agnès se retrouve seule devant la caméra, sa réalité se transforme du tout au tout. C’est dans la simplicité de ses activités quotidiennes où l'impact de son agression devient brutalement évident. Le spectateur se positionne alors en tant que témoin de ces moments de routine qui parviennent à nous captiver avec une intensité poignante. La réalisatrice réussit aussi, de manière inattendue, à nous faire rire sans jamais se moquer des personnages.
Par sa structure déstructurée, le film nous enseigne l’importance de prendre le temps de guérir, et ce, de manière totalement non linéaire, à l’image des émotions de son personnage principal. Certes, Sorry Baby explore la guérison comme un chemin semé d'obstacles mais où la lumière, même si parfois cachée par les nuages, pointe toujours le bout de son nez, peu importe la forme qu’elle prend.
Réalisé par Eva Victor (États-Unis, 104 minutes) avec Eva Victor, Naomi Ackie, Lucas Hedges.