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Simon Lionnet

Critique : The Stranger de Thomas M. Wright

Noir c'est noir



Déjà observés par Andrew Dominik (Chopper) ou David Michôd (Animal Kingdom), l’Australie et ses démons ne cessent de hanter les pellicules de son cinéma. Cette année, c’est au tour de Thomas M. Wright d’explorer l’un des visages les plus sombres de son histoire récente dans son second long-métrage. Avec The Stranger* il suit Mark, un inspecteur de police ayant pour mission de se lier d’amitié avec Henry, une âme errante au passé trouble et violent. Derrière cette couverture, une vaste opération de police se met en œuvre pour pousser Henry, soupçonné d’être responsable de la disparition et du meurtre d’un enfant, de passer aux aveux.


Plutôt que de se conformer aux codes du thriller d’infiltration, The Stranger embarque ses personnages pour un road-movie qui s’enfonce lentement dans les ténèbres environnantes. Les couleurs chaudes et vives des terres arides de l'outback australien qu'on a l'habitude de voir semblent loin. Place à la noirceur de la nuit, aux routes désertes et à l'étouffante sensation que le ciel et ses nuages nous écrasent.


Sans aucune reconstitution des faits, ni scènes de violence graphique, The Stranger s’enfonce dans la relation de confiance de son duo, et l'anxiété/dualité qui en naît. L'attention est néanmoins centrée sur Mark, campé par un Joel Edgerton remarquable, dévoré par l’angoisse de son rôle d'infiltré. Face à lui, Sean Harris marque avec une prestation jonglant habilement entre fragilité et menace, donnant au personnage de Henry une aura d'instabilité constante.


Si la structure labyrinthique de sa première partie peut en laisser plusieurs sur le bord de la route, le long-métrage de Wright gagne en fluidité par la suite. Mêlant purs moments de tensions et visions cauchemardesques, appuyés par une bande originale et un mixage sonore oppressant, The Stranger nous plonge dans une confrontation inconfortable entre les notions de bien et de mal. Et s'il laisse apparaître les rayons du soleil à l'occasion d'une scène, c'est pour mieux les retirer définitivement dans un dernier élan désespéré.


RÉALISÉ PAR : THOMAS M. WRIGHT

AVEC : JOEL EDGERTON, SEAN HARRIS ET EWEN LESLIE

PAYS : AUSTRALIE

DURÉE : 117 MINUTES

SORTIE : LE 7 DÉCEMBRE



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