top of page

Good boy : l'horreur vue par un chien

Un film d’horreur à travers les yeux d’un chien ? Voilà le pari original de Ben Leonberg dans son dernier long-métrage Good Boy, qui met en scène son propre animal, Indy. 


© 18K.Film
© 18K.Film

Ce n’est évidemment pas la première fois qu’un point de vue animal est employé au cinéma, Bresson l’avait déjà adopté avec son âne dans Au hasard Balthazar – qui a inspiré le plus récent Eo. La nouveauté offerte par Good Boy tient surtout du genre horrifique, où les animaux de compagnie sont généralement sacrifiés en guise de signe avant-coureur de ce qu’il va se passer ensuite. Ici, c’est par Indy que l’on découvre les fantômes qui hantent son maître. 


Pour représenter le point de vue du retriever de la Nouvelle-Écosse, la caméra se met à sa hauteur. Cette astuce permet ce qui fonctionne souvent le mieux dans l’horrifique : insinuer plutôt que dévoiler. Le visage du maître n’est presque jamais révélé, laissant alors le public dans l’inconnu quant à ses intentions – on ne saisit que son déclin. De même, les apparitions dans les coins sombres de la maison deviennent plus efficaces puisqu’elles restent partielles. Tout comme le regard, l’oreille est perturbée ; la piste sonore est remarquablement travaillée pour simuler l’ouïe canine, et tous les bruits superposés donnent une spatialité au surnaturel. Par ailleurs, on notera la beauté de la photographie, travaillée en clair-obscur et en contraste de pénombre froide, inquiétante, et de lumière chaude, rassurante. 


© 18K.Film
© 18K.Film

Malgré sa singularité, le film ne parvient pas à se détourner des stéréotypes du genre horrifique : cave, maison hantée, fantôme éculé dans sa forme et ses manifestations. Cela rend l’histoire trop prévisible, en particulier lors de la résolution qui tourne autour de la perte, du deuil et du déclin comme beaucoup d’autres films avant lui. Puisqu’on se situe aux côtés d’Indy qui ne peut pas tout comprendre, il est dommage de passer par l’habituel épilogue que l’on retrouve déjà tant ailleurs. 



De Ben Leonberg avec Indy, Shane Jensen, Arielle Friedman. États-Unis, 72 minutes. 






bottom of page