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L'instant séries : notre avis sur Alien Earth

Alien : Earth
© Walt Disney Pictures

De Buffy contre les vampires à Miami Vice, en passant par Drôles de Dames, Fargo ou encore 21 Jump Street et Downton Abbey, les ponts entre petit et grand écran sont nombreux, et s’accentuent encore depuis l’apparition des plateformes de streaming, et de festivals dédiés comme Séries Mania. Tolédano et Nakache (En thérapie), Park Chan-wook (The Sympathizer), Steven Soderbergh (The Knick) ou encore Jane Campion (Top of the Lake), on ne compte plus les cinéastes et les scénaristes qui se sont frottés au format sériel, ni les déclinaisons de franchises cultes comme Star Wars, les univers Marvel ou encore Jurassic World qui se décline en séries sur Netflix, Disney+ et consorts. 


Revue de cinéma avant tout, Surimpressions ne pouvait donc faire l’impasse plus longtemps sur ce médium aux nombreuses pépites, terrain de jeu des faiseurs d’images de ces dernières décennies. 


L’instant Séries se veut une rubrique de découverte, au rythme encore à définir mais qui traitera des actualités de séries tant belges que internationales. Avec comme toujours, cet amour du partage et de la curiosité qui caractérisent notre média


Sydney Chandler dans Alien Earth
© Walt Disney Pictures

C’est justement de franchises qu’il est question aujourd’hui, avec la sortie prochaine d’Alien: Earth, à découvrir dès le 13 août sur Disney+.


Première série (ou presque*) adaptée de l’univers créé par Dan O'Bannon et Ronald Shusett, Alien: Earth se pose d’emblée comme l’une des grandes réussites de la franchise, à la fois fidèle à l’univers développé par les différents films mais aussi proposant sa propre unicité. Un succès que la production doit sans aucun doute à son showrunner aux multiples succès : Noah Hawley.


Que raconte Alien: Earth?


En 2120 (deux ans avant les événements du premier Alien), le vaisseau USCSS Maginot de la compagnie Weyland-Yutani s’écrase sur terre avec sa cargaison, ravageant New Siam, l’une des villes les plus peuplées du monde, contrôlée par la compagnie Prodigy. Pour enquêter sur ce crash, un groupe de soldats va pénétrer dans l’épave du vaisseau, et tenter de percer les mystères de cet accident. C’est là qu’ils vont découvrir une menace qui pourrait bien être l’une des plus dangereuses que la terre ait jamais rencontré. 


Alien : Earth de Disney +
© Walt Disney Pictures

Sur Terre, tout le monde vous entend crier, personne ne répondra


Dans le monde entre rétro-futurisme et modernité technologique d'Alien: Earth, régi par des corporations qui ont remplacé les gouvernements, ce n’est pas la solidarité qui étouffe les protagonistes de ces premiers épisodes, sans mauvais jeu de mots. Seule exception, peut-être, la jeune Wendy (Sydney Chandler), dont le frère a été missionné pour enquêter sur le crash du Maginot. 


De leur relation, Hawley va tisser un fil narratif questionnant notre (in)humanité, réflexion centrale de cette série complexe, riche et peuplée de personnages hauts en couleurs. 


Au cœur de ce récit, le créateur de la série Fargo développe sa propre métaphore des géants de la tech moderne avec la corporation Prodigy, dirigé par le jeune génie Boy Kavalier. Pieds nus, dégingandé et à l’air faussement niais, ce CEO – ici incarné par l’étonnant Samuel Blenkin (Peaky Blinders, Black Mirror) – qui rappelle les Zuckerberg de notre temps, cache mal son ambition démesurée et son envie face aux spécimens aliens qui constituent la très convoitée cargaison du Maginot. Entre critique acide de la cupidité capitaliste et interrogation sur les limites de la curiosité scientifique, la série explore en profondeur les thèmes transhumanistes effleurés dans Prometheus et Covenant tout en construisant son propre univers de manière résolument contemporaine. Et ce, sans hésiter à faire le lien avec des sujets brûlants qui transpercent notre actualité et nos quotidiens. 

Un tour de force, grâce à une écriture ciselée où questionnements moraux et philosophiques se mêlent à des scènes profondément anxiogènes


Sydney Chandler dans Alien Earth
© Walt Disney Pictures

Une galaxie de talents, dans la tradition de la franchise


Exception faite de Michael Fassbender dans Prometheus, Alien n'a jamais compté sur des stars ou des têtes d'affiches pour porter ses différents opus. Sans déroger à cette règle, Alien: Earth mise sur une constellation de talents pour incarner ses protagonistes, et créer une dynamique qui sied particulièrement à ce format s’inscrivant dans le temps long et permettant de nombreux arcs narratifs. 


Timothy Olyphant, acteur taciturne à la froideur magnétique révélé par Deadwood, trouve ici un rôle à sa mesure dans le personnage de Kirsh, mentor de Wendy, en duo avec la bienveillante Dame Silvia (Essie Davis, elle aussi parfaitement castée). Babou Ceesay (Guerilla), Lily Newmark (Sex Education) et Adrian Edmondson (Le problème à trois corps) complètent le haut du tableau de ce casting solide. 


Xenomorph dans Alien Earth
© Walt Disney Pictures

Notre avis :


Puisant dans un univers de science-fiction à la richesse parfois trop peu exploitée au profit de récits centrés sur l’horreur, Alien: Earth se positionne d’ores et déjà comme l’une des réussites de cette année 2025. Une série à la hauteur de ses ambitions, où l’atmosphère s’installe tant par la puissance de la mise en scène que par la finesse d’un scénario maîtrisé. La photographie, signée Colin Watkinson (La servante écarlate), Bella Gonzales et Dana Gonzales (déjà collaboratrice de Hawley sur Fargo, pour laquelle elle reçut un Emmy), contribue à renforcer ces ambiances confinées tant sur Terre que dans l’espace.


Avec des budgets digne d’un long-métrage (ceux-ci dépasseraient, selon certaines sources, le budget déjà pharaonique de Shōgun, pourtant déjà autour de 250 millions de dollars), la direction artistique n’a rien à envier aux grandes productions de la Fox, et renoue avec ce qui a fait le succès de cette franchise : des équipements modernes mais rouillés, des créatures aussi racées que dégoulinantes de terreur, et des environnements où le danger peut surgir de chaque zones d’ombre, qu’elles soient métaphoriques ou littérales. 

Une délicatesse à laquelle on prend très vite goût, et que nous suivrons assurément jusqu’à sa conclusion. Avant de replonger dans les propositions cinématographiques de Ridley Scott ou James Cameron, monuments du cinéma de science-fiction du siècle dernier. 




Alien: Earth est une production FX, diffusée en Belgique en exclusivité sur Disney+ à partir du 13 août. Cet avis se base sur les deux premiers épisodes de la saison (8 épisodes), diffusés simultanément le 13 août, puis à raison d'un épisode par semaine, chaque mercredi.


* En 2019, IGN produit une web-série de 7 épisodes intitulée Alien: Isolation. Cette série est adaptée du jeu éponyme sorti en 2014, produite à l’aide cinématiques du jeu vidéo. 

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