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Cannes 2025 : L'Intérêt d'Adam, premier choc belge ?

Dernière mise à jour : il y a 3 jours

L'intérêt d'Adam, de Laura Wandel
© Festival de Cannes

Après avoir présenté Un monde à Un Certain Regard et remporté le prix FIPRESCI en 2021, Laura Wandel est cette année de retour au Festival de Cannes avec L'Intérêt d'Adam qui a fait l'ouverture de La Semaine de la Critique. Avec ce deuxième long-métrage, la réalisatrice belge propose une immersion tendue et émotionnelle au sein d'un service pédiatrique et poursuit ainsi son auscultation des violences qui parasitent l'enfance.


Adam (Jules Delsart), quatre ans, est hospitalisé pour cause de malnutrition suite à une décision de justice. Ce dernier refuse de s'alimenter sans sa mère Rebecca (Anamaria Vartolomei) qui n'a le droit de le voir que deux fois par jour aux heures des repas pour le convaincre de se nourrir. Lucy (Léa Drucker), l'infirmière en charge d'Adam, est persuadée que pour soigner le petit, il faut gagner la confiance de la mère, qu'elle autorise à rester en dehors des heures de visite. 


Sans musique pour faire ressortir l'environnement sonore anxiogène de l'hôpital (bruits de machines, urgences, pleurs), Laura Wandel filme nerveusement, avec une caméra à la nuque et au plus près des mouvements perpétuels de Lucy, l’infirmière en cheffe qui se démène pour faire son travail avec empathie mais peu de moyens. La photo bleutée froide épouse le manque de vie et la rigidité qui règnent dans ce microcosme clinique.

L'intérêt d'Adam, de Laura Wandel
© Festival de Cannes

Au-delà de leur statut commun de mères solo, Rebecca et Lucy partagent un état d'urgence causé par le manque de soutiens humains, politiques et financiers. L'une est acculée par la précarité et la peur de perdre son fils et l'autre par un monde médical qui suffoque faute de place, de ressources et de personnel. Peu importe les erreurs de Rebecca et les choix ambigus de Lucy, le film révèle les échecs d'une justice qui ne parvient pas à protéger les enfants puisqu'elle punit les mères au lieu de les prendre en charge.


Si L'intérêt d'Adam n'évite pas complètement le programmatisme, il s'enferme moins dans le dispositif à effet "coup de poing" que Un Monde. Malgré l'écriture cadenassée, les interprétations du casting principal élargissent l'horizon des personnages. Il suffit d'un câlin-fusion entre la mère et le fils, d'un plan sur les yeux d'Anamaria Vartolomei ou d'une scène de lavage de mains de Léa Drucker au bord du gouffre pour accéder à une autre dimension de Lucy, Rebecca et Adam. L'intérêt d'Adam doit beaucoup à son duo d'actrices qui nous frappe en plein cœur !


De Laura Wandel

Avec Anamaria Vartolomei, Léa Drucker et Jules Delsart

Belgique/France

Semaine de la Critique






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