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Au rythme de Vera : dans les coulisses de “Köln Concert 75”

© September Film Distribution
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Le 24 janvier 1975, tard le soir, Keith Jarrett se rend à l’Opéra de Cologne pour donner un  concert de piano improvisé en solo. Sa performance s’annonce sous les pires auspices : Jarrett est meurtri par ses douleurs au dos, exténué par le voyage, et surtout, le modèle de piano sur lequel il est censé jouer se révèle de piètre qualité, à tel point que le jazzman envisage d’annuler purement et simplement sa performance. Pourtant, lorsqu’il dépose finalement ses doigts sur les touches noires et blanches, quelque chose se passe. Aujourd’hui, l’enregistrement du  “Köln Concert 75” est l’album de piano le plus vendu au monde et un jalon important de l’histoire du jazz.


Au Rythme de Vera n’est pas un film sur Keith Jarrett, pas plus qu’il n’est un film sur le concert en lui-même - catapulté hors-champ, faute d’avoir obtenu les droits. C’est un film sur Vera Branders, la jeune productrice de dix-sept ans qui a contribué au miracle en organisant le concert. Grâce à ce décalage malin, le réalisateur Ido Fluk contourne les codes (souvent pompeux) du biopic musical pour construire une célébration jubilatoire du travail collectif des “petites mains”. 


© September Film Distribution
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Nerveux, amusant, doté d’une vraie inventivité dans sa mise en scène - notamment avec ces longs plan-séquences qui brisent régulièrement le quatrième mur - Au Rythme de Vera réussit son pari : celui de rendre extraordinaire le travail des gens ordinaires, dans les coulisses de la légende et de l’Histoire.



Avec Mala Emde, John Magaro, Alexander Scheer. Allemagne/Pologne/Belgique, 116 minutes.


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