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Critique : L'Innocent de Louis Garrel

Le casse du cœur

© Cinéart

Le pitch de L’Innocent tient sur un timbre-poste : une femme dirige des ateliers de théâtre en prison, où elle tombe amoureuse d’un détenu. Son fils, grand angoissé, flaire un coup fourré. De cet imbroglio de mœurs plutôt classique, le cinéaste Louis Garrel tire une comédie dramatique au fond assez sérieuse, à la saveur d’un bonbon doux-amer. C’est qu’il faut rire dans un monde rempli de catastrophes ! Et au milieu du chaos, la meilleure boussole morale reste encore cet instinct d’aimer, d’être, pour reprendre les mots d’un des personnages, généreux avec les autres. Louis Garrel, qui joue lui-même le rôle du fils dubitatif, offre une réalisation simple et efficace qui se permet, de temps en temps, la fantaisie bienvenue de quelques split screens.

Son propre personnage est sans doute le plus fade, centre (presque) imperturbable autour duquel gravitent des figures rayonnantes : Roschdy Zem, en ex-taulard charismatique et séducteur, Anouk Grinberg dans le costume d’une mère fantasque qui a soif de vivre et surtout, surtout, Noémie Merlant, meilleure copine du héros, cachant sa tristesse derrière un paravent de flamboyantes excentricités. Explorant film après fil, de nouveaux types de rôles, elle se révèle une fois encore comme une des grandes actrices de sa génération.

L’Innocent est un long-métrage à voir pour se réchauffer le gosier et le cœur. Et il s’y attèle sans moquerie, en décrivant des âmes en peine auxquelles on peut vite s’identifier. Sans prétention de révolutionner son genre, il veut simplement créer pour son public une bulle chaude et réconfortante au sein de laquelle tout un chacun pourra rester après la fin de la séance. À une époque où le cinéma tombe trop facilement dans le cynisme ou l’ironie, ce n’est pas plus mal.


RÉALISÉ PAR : LOUIS GARREL

AVEC : LOUIS GARREL, ROSCHDY ZEM, ANOUK GRINBERG ET NOÉMIE MERLANT

PAYS : FRANCE

DURÉE : 100 MINUTES

SORTIE : LE 12 OCTOBRE




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