Hopper et le secret de la marmotte : interview de Benjamin Mousquet
- Kévin Giraud
- il y a 1 jour
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Le Poulapin, vous connaissez ? Derrière cette étonnante appellation (d’origine contrôlée) made in Belgium se cache en fait l’un des plus gros studios d’animation de Belgique, en activité depuis plus de trente ans. Leur dernier long métrage, le douzième, signe le retour de Hopper, un Poulapin que nous avait déjà présenté Benjamin Mousquet et Ben Stassen en 2022 avec Hopper et le Hamster des Ténèbres. Aujourd’hui, c’est en solo que Benjamin Mousquet déploie une nouvelle fois ses oreilles emplumées dans Hopper et le secret de la Marmotte, une joyeuse aventure en 3D qui ravira tant les fans d’Indiana Jones que ceux des grands Disney épiques des années 2000, de l’Atlantide à la Planète au Trésor.
Mais qui est Hopper ? Dans le premier film, sorti en 2022, les spectateurs du monde entier ont eu le plaisir de faire la connaissance de ce jeune aventurier mi-poulet, mi-lièvre, moqué pour sa différence et qui cache ses traits de poulet sous un chapeau d'aventurier, une veste en cuir, et un look on ne peut plus reconnaissable. Pour prouver sa valeur, Hopper se lance dans une quête pour trouver le Hamster des ténèbres, accompagné de ses compagnons Abe (une tortue sarcastique et peureuse) et Meg (une mouffette experte en arts martiaux).
C’est quelque temps après cette première aventure, qui a permis à Hopper de trouver sa place dans ce monde qui l’accepte désormais, que nous retrouvons nos héros. Le trio est devenu célèbre pour ses aventures, mais Crolloq, l'ancien collègue de Meg, fait son retour à la recherche de la clé qui permettra de percer les mystères de la “Marmotte à la face qui fait volte-face”. Alors qu'il cherche des indices sur cet artefact, Hopper découvre que sa sœur, Gina, est elle aussi à la recherche de cette Marmotte, qui doit lui permettre de guérir l'Arbre de vie et de sauver leur peuple de Poulapins. Accompagnés de Meg et Abe, Hopper et sa sœur se lancent dans une nouvelle aventure d’une toute autre échelle, et qui remplit son contrat avec brio. Un récit épique, drôle, visuellement impressionnant et avec du cœur, qui navigue finement entre références nostalgiques et messages d’ouverture très contemporains.

Pour comprendre les défis que représente ce type de production d’animation, nous sommes allés à la rencontre de Benjamin Mousquet, qui signe ici son premier long métrage.
Pouvez-vous nous expliquer comment l’aventure Hopper a commencé ?
Hopper est basé sur un comics américain signé Chris Grine [Chickenhare, nldr], que nous avons commencé à adapter à la fin des années 2010. Le ton de l’oeuvre originale est un peu plus sombre, mais avec la collaboration du scénariste Dave Collard (Family Guy), nous avons ouvert ce récit à une audience plus large.
Comment vous sentez-vous aujourd’hui pour ce deuxième épisode en solo, alors que le premier film co-réalisé avec Ben Stassen, l’un des fondateurs de nWave ?
C’était une expérience très différente. D’un coté, j’avais plus de liberté créative, mais de l’autre j’avais une charge de travail beaucoup plus importante. Heureusement, j’ai pu compter sur une équipe incroyable, et sur de nombreux talents notamment au niveau du montage, que j’avais réalisé moi-même jusqu’ici. Cette fois, travailler avec une monteuse m’a permis de prendre du recul sur le matériel, et cela a été un vrai plus.
Revenir à ces personnages tout en créant une nouvelle narration, un défi pour vous ?
Pour le premier opus, nous avions un scénario déjà presque finalisé, un “shooting script” prêt à être tourné. Ici, nous avons pu travailler dès les prémices du projet avec Dave, mais également avec Matthieu Zeller [Producteur et CEO de nWave, ndlr] qui avait lui aussi ses idées et ses envies pour cette suite. Nous avons travaillé ensemble pour construire ce nouveau récit, en gardant l’essence du premier Hopper tout en approfondissant les personnages et en créant un récit plus fort. Je pense que dans ce second film, nous avons également étoffé le sous-texte et les thèmes abordés, pour plus de profondeur.

Quelles ont été les grandes étapes de cette production ?
Avec notre scénario sous la main, nous avons commencé à développer le storyboard, tout en restant ouverts aux modifications d’écriture afin de faire coïncider le rythme du film avec nos ambitions visuelles et narratives. Le plus grand défi pour nous était de gagner en qualité et de proposer un autre niveau d’animation 3D, et surtout dans certaines scènes clés du film. En parallèle, je dois avouer que jongler avec les trois arcs narratifs du film (Hopper et sa soeur Gina, Meg et Crolloq, mais aussi Abe et son nouvel ami) a également été un gros challenge, et qu’il a fallu du temps pour trouver l’équilibre entre ces trois histoires.
Combien d’artistes ont travaillé sur ce projet ?
Au plus fort de la production, nous avions plus de 120 artistes sur le projet. Le développement du film a commencé il y a trois ans.
Une scène qui vous reste en tête plus que les autres ?
L’une des choses que je voulais absolument intégrer dans ce second opus, c’était un grand combat. Et je suis ravi que cela ait été rendu possible au travers de la confrontation épique entre Meg et Crolloq dans le décor de la carrière de marbre, avec les incroyables décors de notre équipe background qui s’est vraiment donnée à fond sur ceux-ci.
Pour rendre cet affrontement crédible et puissant, nous nous sommes plongés dans les films de Jackie Chan et dans les grands classiques des arts martiaux. Et grâce à l’un de nos animateurs, très doué pour ce type de scène, nous avons pu obtenir ce rendu final de grande qualité.

Qu’espérez-vous offrir au public avec ce nouveau film, bientôt dans les salles belges ?
Ce qui me tient à cœur, c’est de partager une aventure avec un vrai message d’ouverture. Un message qui, je l’espère, pourra toucher autant les enfants que les parents. Les défis rencontrés par nos héros dans cette fable sont des sujets qui traversent le quotidien de beaucoup, et je suis convaincu que ce film pourra être un déclencheur pour des échanges intergénérationnels très intéressants.
C’est quoi pour vous, le cinéma d’animation ?
Pour moi, cela a été un vrai coup de foudre. Avant de découvrir Toy Story, qui m’a transporté, j’ai été séduit par La Petite Sirène étant enfant, et ce film m’accompagne encore aujourd’hui. J’ai toujours voulu faire du cinéma d’animation, et j’ai beaucoup de chance de pouvoir vivre ma passion aujourd’hui.
Hopper et le Secret de la Marmotte sera diffusé dans les salles belges dès le 22 octobre.