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Springsteen Deliver me from nowhere : Jeremy Allen White est-il “le Boss” ?

Dernière mise à jour : 22 oct.

© Disney BE
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Veste en cuir, Blue jean levi’s 501, favoris broussailleux : difficile de faire plus reconnaissable que Bruce Springsteen, encore aujourd’hui l’une des rock stars américaines les plus influentes de sa génération. Aussi surprenant que celui puisse paraître, la vie de celui qu’on appelle le Boss n'avait jusqu’ici jamais été adaptée par le septième art. C’est désormais chose faite avec Springsteen : Deliver me from nowhere, écrit et réalisé par Scott Cooper (Hostiles, The Pale blue eye), avec Jeremy Allen White (The Bear) dans le rôle-titre.


À l’image du réussi Un Parfait Inconnu sorti plus tôt dans l’année, ce nouveau biopic musical évite l’écueil du simple récit de vie et préfère se focaliser sur un instant-clé de la carrière du musicien : l’enregistrement de l’album Nebraska, produit en 1982. À cette époque, Springsteen est presque au faîte de son succès - la fameuse “Bossmania” - et alterne les hits à la radio et les prestations d’anthologie sur scène. Pourtant, la rockstar ressent soudainement le besoin de s’isoler dans le chalet familial, comme pris de vertige par ce triomphe absolu auquel il n’était pas destiné  - l’artiste vient d’un milieu très modeste. Là-bas, dans la pénombre dans sa chambre, il va composer Nebraska, un album acoustique proche de la folk, qu’il va entièrement enregistrer à l’aide d’un appareil vétuste. 


© Disney BE
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Le film de Scott Cooper a au moins un mérite : celui de la modestie, s’affirmant comme une introspection du musicien à un instant T et rien de plus. Hélas, de la modestie à l’anecdotique, il n’y a parfois qu’un pas.


Si le long-métrage parvient à captiver par instants, c’est davantage grâce au magnétisme à la figure de Springsteen et au courage de sa démarche artistique - sortir un album de ballades folk volontairement mal mixé au moment où on est au sommet du rock, il fallait le faire - plutôt qu’à l’apport cinématographique de Cooper. Deliver me from nowhere a beau esquiver l'écueil du biopic classique, l’approche du scénariste et réalisateur reste d’un académisme assez ronflant : flashbacks en noir et blanc issus de l’enfance, piano omniprésent, conflit puis réconciliation avec la figure paternelle, etc. La mise en scène, sans éclat, se borne à illustrer littéralement ce que dit le script, sans jamais chercher un sous-texte, ou un accès aux états émotionnels du personnage. Quant à Jeremy Allen White, pas aidé par des lentilles colorées qui crient à chaque scène leur artificialité, sa prestation ressemble à une version moins nerveuse de son Carmy (The Bear), et tient assez peu du rôle de composition. Ironie du sort : on lui préférera largement Jeremy Strong et Paul Walter Hauser, nettement plus touchants dans ces rôles d’amis fidèles jusqu’au bout à Springsteen et ses choix kamikazes.



Avec Jeremy Allen White, Jeremy Strong, Odessa Young. 116 minutes. États-Unis.


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