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Flashback : La planète sauvage, de René Laloux


© CNC

Sur une planète étrange, les humains sont considérés comme des bêtes par l’espèce dominante, les Draags. Au mieux, on les transforme en animaux de compagnie, au pire on les tue pour s’amuser. Film culte de l’animation française, La Planète sauvage de René Laloux n’est pas entré dans l’histoire du cinéma pour rien : son originalité visuelle ébranle et bouscule encore le public contemporain ! La culture des Draags, leurs technologies, le bestiaire fascinant de leur monde sont autant d’éléments qui le rendent complètement unique. Certaines scènes – comme la séance « d’imagination » récréative où le corps des aliens change au gré de leurs pensées – sont si jusqu’au-boutistes dans leur exploration de l’étrangeté qu’elles en deviennent envoûtantes.


Passée l’histoire assez convenue mais néanmoins passionnante d’un homme, Terr, qui s’émancipe et finit par aider l’humanité à en faire autant, on comprend vite que le sort de nos semblables n’est pas le propos central du long-métrage. C’est l’attitude des Draags, persuadés d’être une race supérieure, qui fonctionne en miroir avec notre réalité et doit nous interroger. Et ce jusqu’à la fin qui fait la part belle à la coexistence et à la symbiose. D’ailleurs, René Laloux et ses équipes ont fait le choix de revenir très régulièrement à l’échelle des Draags (qui sont des géants face aux humains) en composant l’image.


L’animation a certes un peu vieilli techniquement mais la beauté des illustrations et la qualité de la musique suffisent largement à terrasser notre incrédulité. La Planète sauvage ressemble aux albums de Mœbius ou de Jodorowsky : une mine d’or visuelle qui ne demande qu’à être redécouverte, partagée et utilisée comme un tremplin pour d’autres créations et d’autres inventions.


La Planète sauvage est disponible dans le catalogue SVOD de Sooner.


RÉALISÉ PAR : RENÉ LALOUX

AVEC : JEAN VALMONT, JENNIFER DRAKE, JEAN TOPART

PAYS : FRANCE, TCHÉCOSLOVAQUIE

DURÉE : 72 MINUTES


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