top of page

La Venue de l'avenir : le péril jeune de Cédric Klapisch

La venue de l'avenir, de Cédric Klapisch
© Cinéart

Il y a des cinéastes qui semblent ne s’être jamais tout à fait remis de leur jeunesse. Cédric Klapisch est de ceux-là : des rébellions du Péril Jeune jusqu’au pas de danse de En Corps, en passant par les aventures en Erasmus de L’auberge espagnole, son attachement à filmer les vingtenaires et les trentenaires n’a guère flétri avec l’âge. Ce goût pour la jeunesse pose un défi de taille : comment rester en phase avec une tranche d’âge dont on s’éloigne de plus en plus au fur et à mesure que les années ? Comment ne pas devenir aux yeux des nouvelles générations un vieux con ? Klapisch a son idée sur la question. L’un des thèmes principaux de La Venue de l’avenir, est que la jeunesse d’hier n’est guère différente de celle d’aujourd’hui : 1895, 2025, même combat, même désir de liberté. Alternant entre ses deux époques, le film prend un malin plaisir à multiplier les parallèles entre Adèle, sa protagoniste, âgée de 20 ans lorsqu’elle arrive dans le Paris de la belle époque, et ses descendants, cousins très éloignés qui découvrent avec curiosité la vie de leur mystérieuse ancêtre. 


Les deux lignes temporelles se font évidemment écho, les uns trouvant dans la vie de leur aïeul un reflet de leur propre vie, mais aussi une source d’inspiration. C’est en particulier le cas avec le personnage de photographe interprété par François Civil, autour duquel le film travaille ses thèmes de passation, d’héritage, et de connexion au passé. 

La Venue de l'avenir, de Cédric Klapisch

Comme la grande majorité des films de Klapisch, La Venue de l’Avenir est rempli de sentiments positifs, de séquences qui mettent du baume au cœur. C’est un cinéma feel-good que le sien, et qui semble désormais privilégier la légèreté à la vraisemblance. Et si on laisse dans un premier emporter par son ode à la joie, ses artifices finissent par s’user, et par agacer. 


Le problème n’est pas tant que l’optimisme du film soit déplacé, mais qu’il existe hors du temps. De la venue de l’avenir, notre avenir, il n’est pas réellement question, Klapisch se montrant incapable d’appréhender véritablement le futur auquel sont confrontées les nouvelles générations. Celui-ci est vraisemblablement trop anxiogène pour s’accorder avec son cinéma pétillant. En refusant d’y toucher, par peur d’éclater ces petites bulles de bonheur qu’il s’échine à créer, le cinéaste français accuse son âge, et se place en porte-à-faux avec notre époque. 



bottom of page